8 mars : Journée internationale des droits des femmes.

par Salma Amzile et Farah Batik

Aussi loin que l’on puisse se souvenir, les hommes et les femmes se sont toujours déplacés. Ces dernières années, pourtant, les mouvements migratoires se sont accentués[1]. Que ce soit pour des raisons économiques, politiques, sociales, culturelles ou encore climatiques, ces hommes et ces femmes, munis du strict nécessaire, quittent leur pays d’origine en quête d’un avenir meilleur.

Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, les femmes représentent 51 % de ces flux migratoires[2]. Or, cette féminisation du phénomène migratoire semble pourtant ne pas avoir été oubliée des organismes humanitaires ou des autorités. Les femmes réfugiées ne bénéficient pas d’un niveau suffisant de protection relatif à leur situation[3]

Assurément, une femme migrante rencontrera sur son parcours un nombre important d’obstacles. Seules ou accompagnées de leurs familles, les femmes migrantes seront, en effet, exposées des violences physiques, sexuelles mais également à du harcèlement et à de l’exploitation financière tout au long de leur périple, quel que soit leur destination[4]. Pourtant, ces violences subies par ces femmes migrantes, dans une large mesure invisibilisées aux yeux des autorités, semblent plus acceptable, leur conférant ainsi le statut de coupable et non de victime[5]. Machisme, phallocratie et patriarcat n’épargnent pas non plus les femmes migrantes.

La plupart de ces femmes voyagent en famille mais pour celles qui n’ont eu d’autres choix que de partir seules, la violence et l’insécurité sont multipliées. De nombreux témoignages démontrent, par exemple, que les femmes réfugiées sont victimes de chantages les incitant à avoir des relations sexuelles avec des passeurs en échange d’une réduction de prix. Celles-ci font aussi face à de nombreux attouchements et sont par ailleurs contraintes à partager les mêmes installations sanitaires que celles des hommes, ne leur laissant pas la moindre intimité.

Les camps sont pour la plupart mixtes, renforçant ce sentiment de danger permanent auprès de ces femmes[6].

En cette journée du 8 mars, journée des droits de la femme, il est primordial de mettre en lumière leurs droits, y compris en tant que migrantes, et de prendre en compte l’ensemble des luttes pour les droits humains, sans distinction de race, d’origine et de couleur et de sexe.

En cette journée du 8 mars, il est nécessaire de rappeler que ces femmes mènent un double combat : celui d’être à la fois une femme et une réfugiée.


[1] https://information.tv5monde.com/terriennes/hub/femmes-migrations?fbclid=IwAR2gBw6n5kP468dqpXfKHWHb9-D8UKnKh-m-JWG9WE-PUXkC7Dmqck0ZjU4a

[2] https://information.tv5monde.com/terriennes/hub/femmes-migrations?fbclid=IwAR2gBw6n5kP468dqpXfKHWHb9-D8UKnKh-m-JWG9WE-PUXkC7Dmqck0ZjU4

[3] https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/01/female-refugees-face-physical-assault-exploitation-and-sexual-harassment-on-their-journey-through-europe/?fbclid=IwAR3TQVqtfPXw0sjo3mFT_NCkJD8zkSkglxHwmGwvm6H-GnILu5tzK_wuI5A

[4] https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/01/female-refugees-face-physical-assault-exploitation-and-sexual-harassment-on-their-journey-through-europe/?fbclid=IwAR3TQVqtfPXw0sjo3mFT_NCkJD8zkSkglxHwmGwvm6H-GnILu5tzK_wuI5A

[5] http://mrax.be/wp/etre-femme-et-etre-migrante-une-double-raison-de-commemorer-la-journee-internationale-des-droits-des-femmes/?fbclid=IwAR2gBw6n5kP468dqpXfKHWHb9-D8UKnKh-m-JWG9WE-PUXkC7Dmqck0ZjU4

[6] https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/01/female-refugees-face-physical-assault-exploitation-and-sexual-harassment-on-their-journey-through-europe/?fbclid=IwAR3TQVqtfPXw0sjo3mFT_NCkJD8zkSkglxHwmGwvm6H-GnILu5tzK_wuI5A