Exposition photo : la vie dans les camps de réfugiés par Abdulazez Dukhan

🔶Du 28 mars au 2 avril, l’association Law Students With Refugees organise une exposition photo du talentueux artiste Abdulazez Dukhan. Après le succès de son exposition en octobre, Law students with refugees vous propose cette fois-ci une exposition photo dédiée à la vie dans les camps de réfugié en Grèce. L’exposition se tiendra dans le hall du bâtiment K de l’ULB (campus solbosch).

🔶Vernissage le 29 mars à 18h00 compagnie du photographe d’Abdulazez Dukhan au bâtiment K.

🔶À PROPOS DU PHOTOGRAPHE : Originaire de la Syrie, Abdulazez Dukhan (22 ans) a commencé à faire de la photographie documentaire en 2016, alors qu’il était coincé dans des camps de réfugiés en Grèce. Il rêvait d’apporter une autre perspective à ce qui se passait. Les bénévoles avec lesquels il travaillait lui ont envoyé le matériel dont il avait besoin et qu’il utilise encore aujourd’hui. Depuis, il travaille à la fois individuellement et avec des organisations.

🔶 L’exposition présentera une vingtaine de photos de réfugiés dans les camps en Grèce durant l’été 2017. Le but est de pouvoir sensibiliser par la photographie sur la vie dans ces camps de réfugiés

8 mars : Journée internationale des droits des femmes.

par Salma Amzile et Farah Batik

Aussi loin que l’on puisse se souvenir, les hommes et les femmes se sont toujours déplacés. Ces dernières années, pourtant, les mouvements migratoires se sont accentués[1]. Que ce soit pour des raisons économiques, politiques, sociales, culturelles ou encore climatiques, ces hommes et ces femmes, munis du strict nécessaire, quittent leur pays d’origine en quête d’un avenir meilleur.

Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, les femmes représentent 51 % de ces flux migratoires[2]. Or, cette féminisation du phénomène migratoire semble pourtant ne pas avoir été oubliée des organismes humanitaires ou des autorités. Les femmes réfugiées ne bénéficient pas d’un niveau suffisant de protection relatif à leur situation[3]

Assurément, une femme migrante rencontrera sur son parcours un nombre important d’obstacles. Seules ou accompagnées de leurs familles, les femmes migrantes seront, en effet, exposées des violences physiques, sexuelles mais également à du harcèlement et à de l’exploitation financière tout au long de leur périple, quel que soit leur destination[4]. Pourtant, ces violences subies par ces femmes migrantes, dans une large mesure invisibilisées aux yeux des autorités, semblent plus acceptable, leur conférant ainsi le statut de coupable et non de victime[5]. Machisme, phallocratie et patriarcat n’épargnent pas non plus les femmes migrantes.

La plupart de ces femmes voyagent en famille mais pour celles qui n’ont eu d’autres choix que de partir seules, la violence et l’insécurité sont multipliées. De nombreux témoignages démontrent, par exemple, que les femmes réfugiées sont victimes de chantages les incitant à avoir des relations sexuelles avec des passeurs en échange d’une réduction de prix. Celles-ci font aussi face à de nombreux attouchements et sont par ailleurs contraintes à partager les mêmes installations sanitaires que celles des hommes, ne leur laissant pas la moindre intimité.

Les camps sont pour la plupart mixtes, renforçant ce sentiment de danger permanent auprès de ces femmes[6].

En cette journée du 8 mars, journée des droits de la femme, il est primordial de mettre en lumière leurs droits, y compris en tant que migrantes, et de prendre en compte l’ensemble des luttes pour les droits humains, sans distinction de race, d’origine et de couleur et de sexe.

En cette journée du 8 mars, il est nécessaire de rappeler que ces femmes mènent un double combat : celui d’être à la fois une femme et une réfugiée.


[1] https://information.tv5monde.com/terriennes/hub/femmes-migrations?fbclid=IwAR2gBw6n5kP468dqpXfKHWHb9-D8UKnKh-m-JWG9WE-PUXkC7Dmqck0ZjU4a

[2] https://information.tv5monde.com/terriennes/hub/femmes-migrations?fbclid=IwAR2gBw6n5kP468dqpXfKHWHb9-D8UKnKh-m-JWG9WE-PUXkC7Dmqck0ZjU4

[3] https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/01/female-refugees-face-physical-assault-exploitation-and-sexual-harassment-on-their-journey-through-europe/?fbclid=IwAR3TQVqtfPXw0sjo3mFT_NCkJD8zkSkglxHwmGwvm6H-GnILu5tzK_wuI5A

[4] https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/01/female-refugees-face-physical-assault-exploitation-and-sexual-harassment-on-their-journey-through-europe/?fbclid=IwAR3TQVqtfPXw0sjo3mFT_NCkJD8zkSkglxHwmGwvm6H-GnILu5tzK_wuI5A

[5] http://mrax.be/wp/etre-femme-et-etre-migrante-une-double-raison-de-commemorer-la-journee-internationale-des-droits-des-femmes/?fbclid=IwAR2gBw6n5kP468dqpXfKHWHb9-D8UKnKh-m-JWG9WE-PUXkC7Dmqck0ZjU4

[6] https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/01/female-refugees-face-physical-assault-exploitation-and-sexual-harassment-on-their-journey-through-europe/?fbclid=IwAR3TQVqtfPXw0sjo3mFT_NCkJD8zkSkglxHwmGwvm6H-GnILu5tzK_wuI5A

Guerre en Ukraine

Quelle protection pour les personnes fuyant la guerre en Ukraine et arrivant dans l’Union européenne ?

  • Manon Dewever : Coordinatrice de Law Students With Refugees

Depuis l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie, plus de 650.000 ukrainiens ont fui vers les Etats-Membres de l’Union européenne[1]. Face à cette situation, la Commission a proposé hier, le 2 mars 2022, d’activer la directive relative à la protection temporaire, afin de fournir une aide rapide et efficace aux réfugiés ukrainiens. Aujourd’hui, le Conseil de l’Union européenne se positionnera sur l’activation de ladite directive.

Cette directive a été spécifiquement conçue pour octroyer une protection immédiate aux personnes qui en ont besoin et pour éviter de submerger les régimes d’asile des États membres[2]. Elle n’a encore jamais été activée, c’est pourquoi, le vote d’aujourd’hui au Conseil pourrait être historique et pourrait constituer une avancée positive pour la justice migratoire en cas d’activation[3]. D’ailleurs, les associations signataires réunies au sein de la plate-forme belge Justice migratoire[4] encouragent fortement la Belgique et l’ensemble des États membres à voter en faveur de l’application immédiate de la directive.

Cette directive offrirait une réponse appropriée à la situation actuelle, « en ce qu’elle permet :

– L’octroi d’une protection immédiate et de droits, ce qui inclut les droits de séjour, l’accès au marché du travail, l’accès au logement, l’aide sociale, l’aide médicale ou autre, ainsi que les moyens de subsistance; pour les mineurs non accompagnés, la protection temporaire confère un droit à la tutelle légale et l’accès à l’éducation.

– Une réduction de la pression sur les régimes d’asile nationaux grâce à la création d’un statut de protection assorti de formalités réduites; l’objectif est d’empêcher que les régimes d’asile nationaux ne soient submergés et de permettre aux États membres de gérer les arrivées de manière ordonnée et efficace, dans le plein respect des droits fondamentaux et des obligations internationales;

– Un renforcement de la solidarité et du partage des responsabilités: les règles prévues par la directive relative à la protection temporaire tendent à assurer un équilibre entre les efforts consentis par les États membres pour accueillir des personnes déplacées en provenance d’Ukraine; une «plateforme de solidarité» permettant aux États membres d’échanger des informations sur leurs capacités d’accueil sera coordonnée par la Commission.

– Un soutien supplémentaire des agences de l’UE: Frontex, l’Agence de l’Union européenne pour l’asile et Europol peuvent, à la demande des États membres, apporter un soutien opérationnel supplémentaire en vue d’assurer la bonne mise en œuvre de la décision en matière de protection temporaire»[5].

La proposition de la Commission d’activer cette directive, permettrait ainsi aux ressortissants ukrainiens (et les personnes qui ont fait de l’Ukraine leur lieu de vie et les membres de leur famille) déplacés en raison du conflit d’avoir droit à cette protection dans toute l’Union européenne[6]. Il est par ailleurs à noter que les ressortissants de pays tiers non ukrainiens et les apatrides qui résident légalement en Ukraine et qui ne peuvent retourner dans leur pays ou région d’origine, tels que les demandeurs d’asile ou les bénéficiaires d’une protection internationale et les membres de leur famille, se verront également accorder une protection dans l’UE[7]. En revanche, les autres personnes en séjour régulier en Ukraine pour une courte durée et qui sont en mesure de retourner en toute sécurité dans leur pays d’origine ne relèveront pas du champ d’application de cette protection[8]. Néanmoins, elles devraient être autorisées à transiter par l’UE avant de regagner leur pays d’origine[9].

En Belgique, l’Office des Etrangers conseille d’ailleurs, sur son site internet, aux ukrainiens se trouvant en Belgique d’attendre que cette protection temporaire soit en vigueur avant d’introduire leur demande de protection internationale[10].

Pour finir, la Commission a également présenté des lignes directrices opérationnelles contenant une série de mesures contribuant à garantir une gestion efficace des frontières, en vue d’aider les personnes fuyant la guerre à trouver refuge sans délai, tout en maintenant le niveau élevé des contrôles de sécurité.

 


[1] https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_22_1469

[2] https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_22_1469

[3] https://www.amnesty.be/infos/actualites/article/directive-europeenne-protection-temporaire-activee

[4] CNCD-11.11.11, Caritas, LDH, CIRÉ, MOC, Amnesty International Belgique, Vluchtelingenwerk, 11.11.11, Orbit, ABVV-FGTB, ACV-CSC, JRS.

[5] https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_22_1469

[6] https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_22_1469

[7] https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_22_1469

[8] https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_22_1469

[9] https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_22_1469

[10] https://dofi.ibz.be/fr/themes/ukraine/protection-temporaire